Dakhla 1

Vendredi 24/10

 Après quelques ronds dans l'eau en mangeant, on s'est regroupé avec Fleur de Vie, Bororo, Héva II, L'O d'Îles. Le bateau pilote du port est venu à notre rencontre, a patiemment attendu que nous ayons fini de manger et il nous a ouvert la route pour entrer dans la lagune (en fait un vaste golfe de 30 km) et trouver le chenal vers Dakhla (prononcer Darrrla !) l'ancienne Villa Cisneros.

 Accostage au port de commerce, pas du tout fait pour des petits bateaux. On est resté là, secoués comme des paniers à salade, à risquer de cogner les quais et de tout casser avec le clapot.

Visite de la police des frontières, des autorités portuaires, de l'armée, de ???? mais pas de la douane, avec eux, c'est à nous ne nous déplacer. Chacun redemandant la même chose que le précédent, sachant que le premier passé avait embarqué les passeports et le deuxième les papiers du bateau.

Finalement après 3h1/2 de ballottage, ragage, tangage. Ils (???) ont pris la décision de nous envoyer mouiller devant le port de pêche.

Nuit tranquille malgré le courant et le clapot.

 

Samedi matin débarquement en annexe à quai, façon de parler car il fallait s'amarrer à un bateau désaffecté pour arriver à grimper sur la terre ferme.

le capitaine esaie sa nouvelle annexe sur le pont.

Des camions partout, pour amener de la glace, du gasoil et charger du poisson.

On a enfin compris comment faire avec la douane grâce au gardien du portail qui parlait français et à un adjudant des douanes très clair dans ses explications. Petit tour en ville pour aller chercher du pain et des steaks pour Aimé qui réclame de la viande depuis 4 jours.

Ville nouvelle, sortie du sable il y a 10 ou 15 ans, 130 000 habitants entre le désert et l'océan, plein de jeunes, de maisons en construction, du monde partout, le souk, la mosquée, la centrale électrique, l'usine de dessalement, etc.

Le pays des Touaregs en principe, mais on n'en voit pas beaucoup, sédentarisés et cantonnés sans doute dans des emplois subalternes…

Voir sur Internet ce qui est dit sur la Marche Verte, les Sahraouis et l'ex Sahara Espagnol pour comprendre un peu la situation.

Retour au port : contrôle de police… mais pas de passeports. On avait mis nos tee-shirts de Schtroumpfs comme laissez-passer. Encore une fois ça a marché, "Bienvenue, je vous ai reconnu " a dit le flic de garde en nous ouvrant la barrière. La TV a dû faire du bourrage de crâne. On comprendra plus tard qu'il y a un gros enjeu politique derrière.

Samedi après-midi, le programme des festivités et serrage de pinces commence :

Parade des bateaux qui remontent la lagune escortés par le remorqueur orange, les barques de pêche (petites et superbes et de sacré marins car on les trouve à plusieurs dizaines de kms de la côte), la TV, les militaires, la sécurité civile…

On sent que c'est l'événement local préparé de longue date.

les huiles seprennent en photo sur le bateau pilote

les pêcheurs nous acompagnent, superbes barques. On les voit parfois jusqu'à plusieurs dizaines de kms de la côte, sacrés marins !

On se met au mouillage devant un grand hôtel. Un peu loin au gré des l'organisation qui avait oublié qu'un bateau ça a une quille… car il n'y a pas de fond devant l'hôtel.

Valse des annexes jusqu'à terre avec les militaires qui nous escortent et font des vagues qui nous mouillent encore plus que le clapot.

 

Débarquement sur le ponton :

Des gens en costard nous prennent les amarres et nous on a le cul trempé… Contraste.

Tapis rouge sur la passerelle et en haut les chants de femmes Touareg, l'accueil avec les calebasses de dattes et de lait de chamelle.

Les huiles en djelaba, les galonnés de tous poils, les costard-lunettes-noires. Serrer la main du Walli avec un pantalon trempé c'était cocasse.

Les enfants de l'orphelinat qui chantent, dansent et nous donnent des dessins.

 Le tout sous le regard du roi, (en photo seulement, faut pas trop en demander quand même !)

Apéro (sans alcool bien sûr), mais le patron de l'hôtel avait préparé au fond du bar une belle sangria pour les français.

L'envers du décor :

 Tour en taxi jusqu'au port pour récupérer les passeports, une enveloppe au nom du bateau, nous attendait; Discussion avec le flic préposé, échange sympa. Fier de nous voir ici.

Le commandant du port, lui, plus classe, a envoyé son fils (j'ai reconnu le gars qui nous avait aidé à amarrer le bateau la veille) nous rapporter les papiers du bateau à l'hôtel.

 Puis chacun de son côté, s'en va trouver un resto dans le coin, tajine pour 6€, ça va…

Retour à bord pour une nuit tranquille malgré le courant et le clapot.